Le 1er avril 2017, à l’occasion de l’an 1 de sa réélection pour un second mandat de 5 ans, le Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou a assuré dans un entretien à la télévision d’Etat, qu’il ne modifierait pas la Constitution pour briguer un troisième mandat à l’issue de son deuxième et dernier quinquennat légal en 2021. « Une de mes plus grandes ambitions » at-il déclaré, « c’est d’organiser en 2021, des élections libres et transparentes et passer le témoin à un autre nigérien ».
Au bout de la première année de mise en œuvre de son programme électoral, appelé « renaissance acte 2 », le président de la république s’est félicité des progrès réalisés en termes de croissance économique malgré quelques chocs subis par le Niger. Extraits :
« Choc sécuritaire…, choc climatique, choc de la réduction des cours des prix des matières premières que nous produisons, le choc aussi de la récession au Nigéria. Mais en dépit de ces chocs, nous avons réalisé en 2016 un taux de croissance économique de 4,6%. Et nous avons consolidé les acquis de la période 2015. »
« Nous avons une ambition au niveau du gouvernement, c’est de réaliser ce que nous appelons les 3 modernisations: la modernisation sociale, la modernisation politique et la modernisation économique.
L’objectif de la renaissance culturelle est de servir ces trois modernisations. Le Niger a besoin d’institutions démocratiques fortes et pour que nos institutions démocratiques soient fortes, il faut qu’il y ait une respiration démocratique avec des alternances.»
Les réactions de la classe politique nigérienne ; l’opposition politique regroupée sous la bannière du Front pour la restauration de la démocratie et de la défense de République, (FRDDR), conteste cette analyse.
Interrogé par Studio Kalangou, Ibrahim Bana porte-parole des jeunes du FRDDR au micro de Moussa Hassane a déclaré :
« Dans son bilan, le président a tout dit sauf la réalité de notre pays. De toutes les façons nous au niveau de l’opposition, nous ne reconnaissons pas son élection, nous l’avons dit en son temps. Mais malgré cela aujourd’hui, c’est lui qui exerce la réalité du pouvoir. Aujourd’hui à l’entame de la 2eme année de son mandat, les seules choses que les nigériens ont découvertes ce sont les multiples scandales.»
De son côté,Tahirou Guimba, président du mouvement démocratique pour le développement et la défense des libertés (MODEL MA’AIKATA), représentant des partis non affiliés a déclaré à Studio Kalangou :
« Globalement, on retient sur le plan démocratique, son intention de véritablement organiser des élections démocratiques. Et de laisser le pays dans un contexte que tout le monde souhaite. La poursuite du renforcement des institutions de la République et de leur capacité à être efficace et à produire des résultats pour les citoyens. Mais dans ce pays aujourd’hui, il y a de fortes attentes du côté des secteurs tels que l’éducation, la santé. Les populations attendent beaucoup pour l’amélioration des conditions de vie. Notamment, la poursuite de la construction des centres de santé, des hôpitaux et surtout de la bonne gouvernance dans ce secteur. L’école, c’est un constat pour tout le monde, ça ne va pas. La république a le défi de créer les conditions pour que le secteur aille encore mieux. Convaincre les citoyens qui viennent de la brousse, qui viennent d’ailleurs, qu’on peut accéder au service civique sans corruption. Des efforts doivent être redoublés dans le sens de la lutte contre la corruption et de la protection des deniers publics. »