La centrale thermique de Gorou Banda, tant attendue, a été inaugurée le dimanche 2 Avril 2017 par le Président de République, Issoufou Mahamadou. Le projet a pour objectif, l’autonomisation en énergie de la capitale et la zone du fleuve.
L’intérêt (économique et écologique) de la centrale thermique de Gorou Banda, fait débat. A ce sujet, Studio Kalangou a rencontré certains acteurs de l’énergie.
Mr Malan Issa Rabiou, ingénieur électricien, chargé de projet du collectif des organisations pour le droit à l’énergie (CODDAE), a indiqué à Studio Kalangou, se fondant sur les informations données par la Nigelec (la Compagnie nationale d’électricité : « au vu du prix annoncé, il y aura ni augmentation, ni baisse (de prix pour le consommateur). »
Concernant le cout écologique, il note que « les 5 modules de 20 mégawatt mis en service vont certes consommer beaucoup de gasoil. Il s’agit de groupes modernes de dernière génération, moins polluants, pas trop bruyants et s’il a été choisi une colline, la colline de Gorou Banda pour les implanter, c’est pour éviter tout le problème de vibration que ça peut donner. Ça va consommer du gasoil, c’est tout à fait normal qu’il y ait des rejets, du gaz noir dans le ciel. Il n y a aucun risque environnemental qui peut faire perdre au Niger sa place dans le cadre de tout ce qui est changement climatique. »
Autre point de vue, tout à fait différent, celui du Professeur Albert Wright, ingénieur Hélio technicien à la retraite, partisan bien connu de l’énergie solaire ; il nous a donné son point de vue, quelque semaine avant l’ouverture officielle de la centrale.
Selon lui, «… Gourou Banda promet de développer une puissance de 100 MW à partir de gasoil et c’est là qu’il y a le problème. C’est que pour produire un Gwh d’électricité dans une centrale thermique diesel, vous devez bruler 260 tonnes de gasoil, les projets de la technologie ne permettent pas de faire mieux. Vous allez aussi dégager du CO2 dans l’atmosphère.»
Doutant de la rentabilité de cet investissement, Professeur Albert Wright se dit « convaincu que la solution de demain pour des états comme le Niger, c’est le solaire. Même les états pétroliers. »
En attendant, est-ce la fin des délestages ? Mr Malan Issa Rabiou, ingénieur électricien estime que il s’agit simplement de « satisfaire des besoins urgents, aux heures de pointe et si la ligne du Nigeria et les autres dispositifs n’arrivent pas à satisfaire les besoins du pays ».
L’Etat ne doit pas oublier les autres grands projets sur lesquels il s’est engagé, comme la centrale de Sakaldamna, le barrage de Kandadji. »