33 000 élèves ne vont plus en classe, depuis le début de l’année, selon OCHA

Dans plusieurs régions du pays, des écoles sont désertées ou ont été carrément fermées depuis le début de l’année. C’est ce que révèle, le bulletin humanitaire sur le Niger de…
33 000 élèves ne vont plus en classe, depuis le début de l’année, selon OCHA

Dans plusieurs régions du pays, des écoles sont désertées ou ont été carrément fermées depuis le début de l’année. C’est ce que révèle, le bulletin humanitaire sur le Niger de janvier et février 2017, du bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).   

Selon OCHA, plus de 33 000 élèves ne vont plus en classe, soit 17.200 élèves à Zinder,  13.000 à Tahoua, 2.000 à Agadez et 1.000 à  Maradi.»; le taux d’abandon dépasse les 50% dans ces régions.

La raison, selon Ocha : l’obligation pour les enfants d’« être avec leurs parents à la recherche de zones de pâturage favorables. L’insuffisance fourragère est estimée à plus de 48% dans les régions concernées.  

Mais selon Aboubakrine Alassane, le vice-président d’ASO EPT, l’Etat ne doit pas s’exonérer de ses responsabilités, pas plus que les partenaires techniques : « Avec la sécheresse, beaucoup d’éleveurs vont à la recherche de pâturage pour leurs animaux et en partant, ils emmènent leurs enfants avec eux.  Si OCHA annonce que des enfants quittent l’école, c’est que certainement les dispositions n’ont pas été prises pour maintenir ces enfants à l’école, et par les partenaires techniques et financiers et par l’état. »

Aboubakrine Alassane pointe au micro de Studio Kalangou d’autres problèmes, comme le manque d’appui aux enfants :

« Au Niger il y a des zones exclusivement considérées comme des zones nomades et dans ces zones pour permettre aux enfants de bénéficier des mêmes droits à l’éducation que les autres, l’Etat du Niger a créé des écoles.

Souvent ces écoles sont très loin du lieu du campement, les enfants ont besoin d’accompagnement pour pouvoir être en mesure de bénéficier de leur éducation.

Imaginer un enfant dont le campement  se trouve  à trois ou cinq kilomètres de son école, si cette école n’a pas de cantine, si elle n’a pris aucune disposition pour permettre à l’enfant de passer la journée, cela risque d’être très difficile pour lui ; cela signifie en effet : « venir le matin à 8h, retourner chercher à manger à midi trente, et revenir à quinze heures trente pour prendre la route de la maison à dix-sept heures. »

Le bureau de coordination des affaires humanitaire (OCHA) note aussi, dans son dernier bulletin, que  les déplacements de populations concernent aussi la région de Diffa, mais là-bas, c’est l’insécurité qui est responsable.

Les effets sur la scolarité des élèves sont cependant les mêmes. Mais, indique OCHA, sur les 151 écoles  fermées depuis novembre 2016,  à cause de la crise dans le bassin du Lac Tchad, 121 ont été rouvertes ou relocalisées.