En ce début d’année, la rédaction de Studio Kalangou consacre son Forum quotidien à l’analyse des principaux dossiers de l’actualité nationale nigérienne. Il s’agit pendant 45 minutes de dresser le bilan de 2016 et d’esquisser des perspectives pour l’année nouvelle.
Le 4 janvier 2017, le Forum de Studio Kalangou était consacré à la question agricole
Invités :
– Manou Badgé, secrétaire général du syndicat des agents de l’agriculture, secrétaire général de l’Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN)
– Elmoctar Issoufou, secrétaire général du réseau des chambres d’agriculture du Niger (RECA Niger)
Le Niger a enregistré un bilan céréalier brut excédentaire pour toutes les céréales confondues de l’ordre de 224 585 tonnes. Par ailleurs, en 2017, il est estimé que près d’1,9 million de personnes, dont 340 000 à Diffa, auront des besoins humanitaires selon les analyses effectuées dans le cadre du processus d’élaboration de l’aperçu des besoins humanitaires.
Extraits du Forum de Studio Kalangou du 10 janvier 2017
Manou Badjé, secrétaire général du syndicat des agents de l’agriculture, secrétaire général de l’Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN)
« Ce bilan c’est la sommation de toutes les productions au plan national, toutes régions confondues. Cette sommation évidement cache beaucoup de disparités. Quand on prend une région comme Diffa, 71 villages n’ont pas du tout semé. Dans la région de Tillabéri, vous avez des zones où les gens n’ont pas du tout semé. Où ils ont semé, ça n’a pas poussé. Par conséquent, 224.000 tonnes, c’est insignifiant pour le Niger. ….Or, il n’y a pas de mécanisme qui permette de prendre l’excédent d’une région pour l’amener là où il y a un déficit. En dehors bien sûr de la constitution des stocks de sécurité par le gouvernement.
C’est pour dire que le marché à lui seul ne peut pas réguler ça. Il est évident que …le prix des céréales cette année va monter en flèche.
Elmoctar Issoufou, secrétaire général du réseau des chambres d’agriculture du Niger (RECA Niger) :
« Même s’il y a un excédent, il est léger, et puis le déficit est toujours chronique, surtout dans les zones pastorales. C’est un excédent théorique.
Les causes sont structurelles ; on a le problème des pluies qui sont mal réparties dans l’espace et dans le temps, les questions de changement climatique, la faiblesse de notre capacité de production, des problèmes au niveau des semences, des intrants. C’est la raison pour laquelle notre agriculture souffre aujourd’hui de ce déficit chronique et permanent.
La solution immédiate ? Développer les irrigations, développer les cultures de contre saison dans cette période-là. C’est ça quand même qui va donner un appoint, qui va renforcer, qui va donner de la résilience aux ménages et permettre aux producteurs d’avoir des ressources pour faire face aux besoins de leur vie quotidienne.