Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à Niamey contre la politique gouvernementale à l’appel d’un collectif d’organisations de la société civile. Parmi les manifestants, beaucoup d’enseignants et fonctionnaires en grève pour exiger le paiement « de plusieurs mois d’arriérés » de salaire.
Les protestataires, parmi lesquels se trouvaient également des responsables d’ONG, de syndicats et des membres de l’opposition politique, ont aussi fustigé, ce qu’ils appellent : « la mauvaise gestion du pays », la hausse du coût de la vie.
Parmi les slogans les plus souvent scandés : « Tayi taouri » (la vie est trop dure », en langue haoussa, « A bas le gouvernement », « A bas les députés.
Certains manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « non aux prédateurs des ressources », « Payez l’argent que vous avez volé ».
De nombreux commerçants ont aussi participé à cette manifestation, notamment ceux dont les boutiques, les échoppes et les restaurants ont été récemment démolis par la municipalité de Niamey.
Egalement en ligne de mire des manifestants, la convention signée en 2014, accordant au groupe français Bolloré la mise en concession des magasins sous-douane. Ce qui s’est traduit, selon les commerçants, par une augmentation considérable des frais de passage des marchandises dans ces magasins.
Certains manifestants ont aussi dénoncé « la présence des bases militaires françaises et américaines et allemande » dans le pays.
Rappel : dans son discours à la nation, à l’occasion de la fête de l’Indépendance le 18 décembre, le Président Mahamadou Issoufou avait annoncé un vaste programme de réformes concernant notamment l’Administration des Douanes, la Direction Générale des Impôts, et la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique. Objectif selon lui : assurer « une meilleure mobilisation des ressources internes, ainsi qu’une meilleure efficacité de la dépense. »