Le 1er décembre dernier, le Général Amadou Halilou a été nommé à la tête de la Direction Générale des Douanes, en remplacement du colonel Issaka Assoumane.
La polémique a d’abord porté sur sa qualité d’officier de l’armée nigérienne. Le Syndicat National des Agents des Douanes a ainsi rendu publique une déclaration dans laquelle, il a affirmé que cette nomination viole la loi qui précise, selon ; lui que « pour être Directeur Général Adjoint ou Directeur Général des douanes, il faut appartenir du corps des inspecteurs principaux et avoir un minimum de dix (10) ans d’ancienneté ». Ce qui n’est pas le cas du nouveau directeur, toujours selon le syndicat.
Mais, le débat s’est déplacé sur le terrain de l’efficacité et de la rigueur du service des douanes. L’émission Forum de Studio Kalangou du 6 décembre a consacré un dossier complet à cette affaire.
Extraits des principales déclarations diffusées dans le cadre de cette émission :
– Hassoumi Massaoudou, ministre des finances :
« Le gouvernement a le pouvoir de nommer aux emplois supérieurs de l’Etat, et les Douanes est un corps à la tête duquel le gouvernement peut nommer des douaniers, comme des non-douaniers. Dès lors que le profil de la personne « cadre avec la mission et qui serait capable d’exécuter les taches ». Le ministre a aussi dénoncé le fait que « le Niger, à cause de ce qui se passe dans notre administration douanière est devenu presque le dernier en termes de mobilisation et d’encaissement des recettes douanières au profit de l’Etat. « Nous allons », a-t-il promis, « rétablir l’autorité de l’Etat sur la douane et casser cette organisation de captation des recettes de l’Etat ». Extrait de son point de presse, tenu le 5/12/2016
– Moumouni Bana secrétaire général du SNAD :
« En ce qui concerne la partie réservée aux emplois des inspecteurs principaux, il est écrit clairement ici que pour être directeur général adjoint ou bien directeur général, il faut un minimum de 10 ans. C’est écrit noir sur blanc dans notre statut autonome du cadre des douanes.
La loi elle est claire, elle est précise, elle est concise. C’est un poste réservé exclusivement pour les inspecteurs principaux des douanes. Le titre d’inspecteur des douanes, c’est une nomination. Quelqu’un qui n’est pas du cadre des douanes ne peut jamais avoir ce titre. Il faut non seulement avoir le titre d’inspecteur principal, il faut avoir également le profil. C’est quoi le profil ? Le critère d’au moins d’ancienneté qu’il faut remplir est de10 années d’expérience dans le corps des inspecteurs principaux. » Extrait de son point de presse, tenu le 6/12/2016
– Soly Abdoulaye, économiste, interrogé par Studio Kalangou
« La réalité c’est qu’il y a un problème d’affairisme au niveau de la douane. Il y a un affairisme au niveau de la douane, la douane s’enrichit sur le dos de l’Etat du Niger. A quel niveau ? On ne sait pas………
« Parce que les pratiques, on les connait ; quand vous partez au niveau du Trésor par exemple, il y une réalité de l’affairisme ; il y a même des personnalités qui sont passé à ces postes ; on les appelle 10%. Pour que vous ayez votre argent, il faut que vous acceptiez de céder 10% du montant de votre facture. Ca a existé au Niger et ça continue d’exister. »
« Les gouvernants ne sont pas exempts de reproches ; je serais très content si le gouvernement de Mahamadou Issoufou était diminué de moitié pour montrer le souci de la situation financière catastrophique, je serai fier que certains ministères renoncent à certains avantages ».
– Muslim Malam Sita président de l’Association nigérienne pour le civisme et la croissance :
« En réalité, de tout temps, c’est un peu l’ostentation dans le comportement quotidien des agents de douanes même qui a fait croire à un moment qu’en réalité dans le cadre de la mobilisation des ressources internes, c’est la douane qui fait le gros du travail. Mais les gens oublient de l’autre côté, la Direction générale des impôts. Les douaniers eux-mêmes se sont mis dans une situation où vraiment tous les yeux sont rivés sur eux. Quoi qu’on dise, l’affairisme et la corruption ne sont pas vraiment des valeurs qui peuvent contribuer au développement harmonieux d’une nation. »