L’impact des déchets sur le changement climatique au niveau mondial serait équivalent à celui de l’aviation civile, c’est-à-dire environ 4%. Ce pourcentage pourrait atteindre 15 à 20% d’ici 2050. Mais ce chiffre est loin du compte selon les associations Zero Waste et ACR+ qui propose un nouveau mode de calcul. « La partie « déchets » des inventaires nationaux de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ne prend pas en compte la plupart des émissions de ce secteur. Elle se concentre principalement sur les émissions de méthane des « décharges ». Or, certains déchets sont réutilisés par les industries qui les produisent. Ils sortent dès lors de la catégorie « déchets » pour intégrer les sections des transports, des énergies, de l’industrie ou de l’agriculture. Le GIEC considère leur empreinte carbone comme « neutre » dès qu’ils sont réutilisés par recyclage, méthanisation, compostage ou par incinération. Ce présupposé conduit la valorisation énergétique à bénéficier d’un statut d’ énergie renouvelable, lui permettant d’être prise en compte comme un « bénéfice », alors même qu’elle contribue aux changements climatiques », souligne Zero waste.
L’impact provient majoritairement du méthane généré par les fractions organiques des ordures ménagères qui se décomposent en conditions anaérobies, dans les décharges à ciel ouvert identiques à celles qui existent dans la plupart des pays en développement.
Principale technique dénoncée : l’incinération. Plus facile à mettre en œuvre et surtout productrice d’énergie, l’incinération est en concurrence avec d’autres méthodes de gestion des déchets, certes moins rentables sur le moment mais plus productives à long terme, comme la prévention ou le recyclage. Ainsi, les incinérateurs, qui doivent fonctionner à capacité constante pendant toute leur durée de vie, créent un effet d’inertie et empêchent certaines collectivités de recourir à des activités moins polluantes. Les deux associations mettent également en garde contre les politiques de soutien à l’énergie biomasse issue des déchets, pourtant poussées par le GIEC, puisque la combustion de la biomasse est considérée comme étant neutre en carbone. Si l’on prend le cas du plastique destiné à l’emballage par exemple, il serait plus judicieux d’inciter les entreprises à réduire leur utilisation plutôt que de favoriser son recyclage : 1 tonne de plastique économisée permettrait en effet d’éviter l’émission de 3 tonnes CO2 équivalent contre 500 kg CO2 équivalent si elle était recyclée.