Par décret signé par le Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, M. Seini Oumarou a été nommé, jeudi 20 octobre, Haut Représentant du Président de la République.
La veille, son parti, le Mouvement national pour la société du développement (MNSD), a décroché six ministères dans le gouvernement remanié mercredi 19 octobre.
Le décret portant création du poste de Haut représentant précise les missions qui lui seront confiées, à savoir
– l’exécution des missions de représentation du Président de la République, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national
– la conduite et la gestion de projets à caractère politique, économique ou social ».
Pour l’accomplissement de sa tâche, le Haut représentant disposera d’un cabinet, d’un attaché financier, d’un attaché de presse, d’un service de sécurité et de trois chauffeurs.
Seini Oumarou occupe désormais le cinquième rang protocolaire de l’État.
La création de ce poste suscite beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux comme dans le petit monde des spécialistes de droit public.
Selon, Me Amadou Adamou Bachirou, doctorant en droit public à l’université de Toulon en France, interrogé par Studio Kalangou : « il s‘agit d’une institution qui n’est pas prévue par la Constitution du Niger……Il s’agit d’un poste qui a été créé pour des besoins politiques…En Guinée, aussi le président a créé un poste de Haut représentant qu’il a confié à un responsable de l’opposition…Mais, il faut que le Haut représentant puisse servir à quelque chose. C’est la question fondamentale »
Maina Karté, constitutionaliste nigérien, enseignant à l’université Abdou Moumouni de Niamey estime que «même si le poste de Haut Représentant du Président de la République n’est pas prévu par la Constitution, ce n’est pas un problème, dans la mesure où c’est une pratique en vigueur dans pas mal de pays dans le monde. Il y a beaucoup d’institutions de l’Etat qui ne sont pas constitutionalisées mais qui jouent un rôle de premier ordre : c’est le cas du médiateur de la République, de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), ou du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) dont la délibération fait autorité et qui a été créé par décret. Donc, la création du poste de Haut Représentant n’est pas une entorse à la constitution; là où il y aurait problème, c’est si une institution créée par décret s’arrogeait des attributions dévolues à des institutions constitutionnellement établies. ….Tout dépend du pouvoir, de la place que le président de la République va lui donner.
Rappel : Au premier tour de l’élection présidentielle de 2016, Seini Oumarou, a terminé à la troisième place avec 12,11% des voix.
C’est en août dernier que le ralliement du parti MNSD de Seini Oumarou à la mouvance présidentielle a été annoncé.
Conséquence de cette décision : les onze partis politiques restés dans l’opposition, dont le Moden Fa Lumana de Hama Amadou, ont annoncé la création d’une nouvelle coalition : le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR).