Les organisations féminines et des personnalités de la société civile, impliquées dans la défense des droits des femmes ont fait part de leur déception après la publication mercredi 26 octobre, de la composition du nouveau gouvernement du premier ministre Brigi Rafini.
La nouvelle équipe ne compte, en effet, que 8 femmes, soit 19,04%, autant que dans le précédent gouvernement. Ce chiffre est bien en dessous des 25%, prévus par la loi sur le quota votée par l’assemblée nationale en 2000 et modifiée en 2014.
Les associations et les organisations féminines du Niger ont rendu public, jeudi 27 octobre, un mémorandum dit ‘’Mémorandum des femmes nigériennes’’, dans lequel elles réclament le respect de la loi sur le quota, ainsi que les dispositions de l’article 22 alinéas 3 de la Constitution stipulant « que l’Etat assure une représentation équitable dans les institutions publiques à travers la Politique Nationale du Genre et le respect des quotas ». Elles se disent donc « consternées » du fait que la formation du 2ème Gouvernement de la 2ème mandature de la 7ème République n’ait pas du tout respecté cette loi sur le quota ».
A l’issue d’un sit-in devant le ministère des droits de la femme, les représentantes de ces organisations ont transmis ce mémorandum aux autorités.
Interrogée par Studio Kalangou, au lendemain de cette manifestation, Mariama Keita, membre du réseau des femmes africaines ministres et parlementaires section du Niger, a déclaré :
« On ne comprendrait pas qu’il y ait des pays comme le Sénégal qui ont commencé à parler de loi sur le quota bien après nous, et qui sont maintenant à la parité. C’est possible, les compétences sont là, on ne les cherche pas. Bien sûr il n’y a pas que le gouvernement qui est en faute ici, il y a aussi les partis politiques qui devraient présenter des candidates potentielles capables de pouvoir assumer les responsabilités des postes que le gouvernement leur propose ».
De son côté Aminatou Daouda Hainikoye, une militante et activiste des droits de la femme au Niger, invitée de Studio Kalangou, lundi 24 octobre a déclaré : « Nos constatations, nos impressions sont négatives par rapport à l’évolution sur la loi sur le quota au Niger. Au début c’était une bonne chose en 2000 quand cette loi a été adoptée et appliquée ; ça a permis aux élections municipales de 2004 de faire émerger beaucoup de femmes dans les instances de prise de décision, donc on a eu beaucoup de femmes conseillères, maires ce qui était une bonne chose. Mais malheureusement depuis l’avènement de la 7ème, cette loi souffre d’application. Parce qu’à chaque fois quand il s’agit de nommer un gouvernement, on se rend compte que le quota est à peine appliqué. Des fois il faut des déclarations des organisations féminines pour que l’on réagisse. C’est un problème de manque de volonté. »