L’esclavage, et le système des castes existent au Niger, tant dans leur forme initiale que moderne. A savoir la traite des personnes qui se déroule sous de multiples formes notamment le travail des enfants, le proxénétisme. Plusieurs associations nigériennes se sont investies dans la lutte contre cet esclavage.
L’esclavage a existé en Afrique et plus précisément au Niger et cela bien avant l’époque coloniale où c’était le résultat des guerres tribales. Avec la fin des guerres et de la fin de la traite coloniale ces genres de pratiques continuent d’exister mais sous d’autres formes, le système des castes. De nos jours dans certaines régions cette pratique persiste, à cause du silence de la société qui a gardé cette mentalité traditionnaliste selon laquelle une personne appartient soit à la noblesse soit aux castes inférieures, et pourtant les Hommes naissent libres et égaux devant la loi.
« L’esclavage et les pratiques analogues existent et persistent encore au Niger avec une assiduité inimaginable en ce 21e siècle, dont les réalités ne sauraient s’accommoder de ces pratiques pour le moins moyenâgeuses » a déclaré Ali Bouzou secrétaire général de l’association TIMIDRIA, une association qui lutte contre l’esclavage au Niger lors de la célébration de la 2e édition de la journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes et l’esclavage le 27 septembre 2021. Pour preuve a-t-il indiqué la pratique de prendre une 5e épouse appelée wahayia (cette dernière est prise parmi les esclaves et n’a pas de nuit destinée à elle comme c’est le cas pour les autres épouses. Elle n’a que des journées et ses enfants sont considérés comme esclaves) persiste toujours.
Le 22 juin 2021 la cour de justice de la CEDEAO a condamné l’Etat du Niger à verser 63 000 000 de F CFA à Fodi Mohamed, une dame qui a vécu avec ses enfants dans l’esclavage pendant près de 30 ans.
Dans un rapport publié par Humanitarianresponse.info intitulé » État des lieux de lutte contre l’esclavage traditionnel au Niger » , il est dit que « la persistance de l’esclavage traditionnel au Niger est favorisée par le silence souvent complice de certains intellectuels nigériens qui sont principalement issus du milieu de la chefferie traditionnelle ».
Afin de lutter contre cet esclavage l’Etat du Niger a adopté en 2003 une loi qui criminalise l’esclavage. L’article 270 alinéa 2 du code pénal nigérien dispose « Le fait de réduire autrui en esclavage ou d’inciter autrui à aliéner sa liberté ou sa dignité ou celle d’une personne à sa charge, pour être réduit en esclavage, est puni d’une peine d’emprisonnement de 10 à 30 ans et d’une amende de 1 000 000 à 5 000 000 de F CFA ».
Malgré cela cet esclavage persiste toujours comme le cas cité ici par Mr Ali Bouzou « dans le village de Oura Tondi, des individus prétendument maîtres auraient décidé d’arracher de force des terres à leurs prétendus esclaves, au motif que le statut de ces derniers ne saurait leur conférer des droits de propriété foncière ».
Ali Bouzou interviewé par Moustapha
Zeinabou Abdou Saidou