Au Niger, l’exercice du métier de journalisme fait face à plusieurs obstacles.
Hier 30 nombre 2021, les médias nigériens célèbrent la huitième journée nationale de la liberté de la presse. Une journée qui rappelle l’importance du respect des engagements pris en faveur de la liberté de la presse. Pour les professionnels des médias, elle est une réflexion sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle.
L’avènement de la pandémie de la covid-19 a été un coup dur pour les médias. Au Niger, elle a « conduit certaines entreprises de presse à dégraisser leur personnel à travers la mise en chômage technique de certains de leurs employés et des licenciements pour d’autres ». C’est ce qu’a déclaré Harouna Ibrahim, le président du conseil d’administration de la maison de la presse du Niger.
Les médias nigériens attendent toujours un plan d’appui aux médias afin de pallier aux effets du covid-19.
Dans un tweet, le président de la République Mohamed Bazoum a adressé ses vœux aux médias et appelle les acteurs du secteur à être au service du développement et de la paix au Niger.
La liberté de la presse est encore précaire au Niger selon le président du conseil d’administration (PCA) de la maison de la presse. La dégringolade successive de la liberté de la presse soulevée par les rapports faits par Reporters Sans Frontière (RSF) depuis 2011 inquiète plus d’un. De la 26ème place en 2011, le Niger se retrouve à la 66ème place en 2020. Une situation qui appelle les acteurs des médias et les autorités à une table ronde autour de la question. « Il nous incombe à tous (pouvoirs publics et acteurs des médias) de nous retrouver autour d’une même table et de travailler dans le sens d’asseoir une dynamique favorable au libre exercice de la profession » a souligné Ibrahim Harouna.
La contribution des médias dans la promotion de la bonne gouvernance au Niger est au cœur de la célébration de cette huitième édition.
Malgré l’ordonnance 2010-035 du 4 juin 2021 portant régime de la liberté de presse note le PCA de la maison de la presse, certains « confrères font l’objet de poursuites judiciaires dans le cadre de l’exercice de leur profession ».
Ils ne sont pas des « supers citoyens » mais « exigent » la priorisation de ladite ordonnance au cas où ils sont poursuivis devant la justice. Pour Ibrahim Haourna, l’application « d’un autre texte, soit-il la loi sur la cybercriminalité, n’est qu’une forme de la prédation de la liberté de la presse ». Le bureau du conseil d’administration de la maison de la presse du Niger demande au gouvernement nigérien la révision de cette loi qui est un obstacle « à l’expression de la profession du journalisme au Niger ».
Faride BOUREIMA.