Le Niger, a été proclamé République indépendante le 18 décembre 1958 au sein de la communauté française. Appelée « fête de la République » ou fête du 18 Décembre, cette date historique est désormais célébrée tous les 18 décembre. Mais depuis l’année 2005, l’organisation de cette fête a quelque peu changé. En effet, elle est maintenant célébrée à tour de rôle dans les chefs-lieux des régions. Une fête tournante qui permet notamment d’améliorer les infrastructures publiques des différentes régions du Niger.
Chaque année, une région est retenue pour abriter les festivités pendant au moins dix (10) jours. Chacune arborant une dénomination particulière. De Dosso Sogha, en passant par Zinder Saboua, Tillabéry Tchandalo ou Tahoua Sakola, cette célébration a fait le tour des régions du Niger pour revenir une deuxième fois sur Diffa en 2020. Dénommée Diffa N’glaa, cette fête a finalement été reportée compte tenu des travaux inachevés sur les chantiers, de la pandémie de la Covid-19, des élections et surtout de l’insécurité qui sévit dans la région. La fête du 62ème anniversaire de la République n’a pas pu se tenir dans la région de Diffa en 2020.
Cependant, lors d’un point de presse animé le 5 novembre 2021 à Niamey, le président du comité d’organisation de Diffa N’Glaa, Abdou Lawan Marouma a annoncé que, le président de la République, Mohamed Bazoum a « tout mis en œuvre pour renforcer la situation sécuritaire dans la région de Diffa et ceci notamment, à travers le retour des déplacés internes dans leurs villages respectifs et à la relance de l’économie locale » rapporte le journal, le Sahel et que la fête de la République aura bel et bien lieu.
Début des festivités dans la capitale du Manga
Finalement, le lundi 13 décembre 2021, les festivités du 63eme anniversaire de la proclamation de la République du Niger ont été lancées dans la capitale du Manga par le premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou. Dans son discours, le premier ministre explique au micro du Studio Kalangou, les raisons pour lesquelles, le gouvernement a décidé d’organiser cette fête tournante dans cette zone d’insécurité : « Une des raisons, ce qu’il s’agit d’abord de faire bénéficier la région de Diffa des investissements importants pour sa transformation » a-t-il indiqué.
Le deuxième aspect sur lequel le gouvernement s’est focalisé est celui de la volonté de communier avec les populations de cette région qui a tant souffert des affres de l’insécurité liées à la secte Boko Haram. En effet, cette fête de la République tant attendue à Diffa permettra aux populations de se détendre, de se divertir. Les festivités redonneront au moins un peu de sourire aux visages de ces populations. Avec les manifestations culturelles, les échanges, les partages avec les hôtes, etc.
Comment la ville de Diffa s’est mobilisée pour accueillir cet évènement ?
Le ministre de la culture, Mohamed Hamid, a indiqué que des milliers de personnes sur le plan des arts et de la culture se sont déployés plusieurs mois durant pour présenter ce visage métamorphosé de Diffa et donné un éclat particulier aux activités culturelles.
« Une semaine durant, Diffa sera le point de mûr de l’actualité nationale à travers une offre culturelle riche de la diversité qui caractérise la capitale du manga » a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que la région hôte s’est bien préparée pour présenter la diversité culturelle du Niger.
Les réactions de la population après le lancement des festivités
C’est une grande occasion pour les populations du Niger d’échanger entre elles, de découvrir les richesses culturelles de tout un chacun. C’est aussi une grande joie pour tout le Niger et particulièrement pour les populations de la région de Diffa qui se réjouissent de cet événement. Quelques-uns se sont exprimés au micro de notre envoyé spécial :
« Nous sommes très heureux du démarrage de ces festivités. Cela fait très longtemps qu’on a pas accueilli cette fête à Diffa. La population est contente d’accueillir toutes ces personnes venues des différentes contrées du Niger. C’est un immense honneur pour nous » raconte une jeune fille de la région.
Pour cet autre conducteur de tricycle : « on ne souhaite pas de mésentente avec nos hôtes. Les kanuris sont réputés par leurs sens de l’hospitalité. Nous accueillons chacun comme un frère» a-t-il indiqué.
Sous le thème « Sécurité, coexistence pacifique, paix et développement et résilience des populations » le premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué que « le gouvernement dispose à redonner espoir surtout à la jeunesse et la responsabiliser en lui offrant une éducation et une formation adéquate des emplois décents et valorisants, mais aussi en la débarrassant des comportements dégradants ». Cependant, il faut rappeler que la région de Diffa reste encore sous la menace terroriste impliquant de nombreux déplacement de population et déstabilisant un peu plus la zone.
Rabi Assoumane Hamani.