Mohamed Bazoum, le président de la République du Niger, est arrivé à Diffa, le samedi 25 juin 2022.
Une visite de 48 heures axée principalement sur la seconde phase du retour des populations déplacées dans leurs villages respectifs. Un retour qui doit s’opérer dans des conditions optimales de sécurité.
Arrivée samedi, le chef de l’Etat, s’est rendu au camp militaire de la zone de défense N° 5 de Diffa.
« Nous sommes derrière vous, la nation est derrière vous »
En sa qualité de Chef suprême des armées, Mohamed Bazoum, a rendu un vibrant hommage aux forces de défense et de sécurité pour leur professionnalisme et leur bravoure sur le front contre Boko Haram.
Se réjouissant des succès de ses soldats au front, le Président a déclaré que, « Nous avons noté beaucoup moins de pertes que d’habitude dans vos rangs, nous avons aussi noté bien plus de pertes dans les rangs de notre ennemi ».
Saluant la mémoire des soldats tombés sur le champ d’honneur, le chef de l’Etat souligne, qu’il connait les conditions « extrêmement difficiles » dans lesquelles travaillent les FDS. Avant d’ajouter, « qu’il m’a semblé qu’il est toujours de mon devoir de venir vous voir, vous saluer, vous encourager et vous dire que la Nation compte sur vous. ».
« Je suis très fier du travail que vous faites et les Nigériens sont très fiers du travail que vous faites » a souligné le président.
Cette visite constitue pour le président de la République une sorte d’évaluation du dispositif sécuritaire de la région.
Peu après cette rencontre, le Président, Mohamed Bazoum a rencontré les humanitaires pour échanger sur le retour des déplacés.
Le retour des déplacés
C’est dans l’après-midi du samedi que le président de la République Bazoum Mohamed a rencontré les partenaires humanitaires intervenants dans la région de Diffa. Cette rencontre d’échanges est axée sur le plan de retour volontaire de la 2e vague des populations déplacées dans leur terroir.
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Cette seconde vague concerne plus de 8 083 ménages déplacés de 45 villages de la commune rurale de Geskerou dans le département de Diffa. Ce qui représente une population de plus 41 700 personnes.
Depuis 2015, « près de 120 00 personnes, se sont déplacées de Tam à Mamouri ; plus de 200 villages » a déclaré Lawan Magagi, ministre de l’action humanitaire.
Les autorités nigériennes ont d’ores et déjà procédé à l’évaluation des besoins d’urgences de ces populations. « Les besoins de réhabilitation des infrastructures, eau, assainissement, santé, agriculture et l’alimentation pour trois mois ». Cette stratégie s’explique par le fait que la région de Diffa est connue pour l’apport économique non-négligeable des revenus tirés de la production de poivron rouge et du poisson.
Le ministre de l’action humanitaire explique que l’assistance alimentaire de trois mois permettra à ces déplacés de produire pour elles-mêmes.
L’arrivée des eaux de la Komadougou dans les prochaines semaines, « nous pensons qu’ils vont produire d’ici trois mois leur propre alimentation ».
Pour mettre en œuvre le plan de retour volontaire des personnes déplacées, l’Etat du Niger a besoin de l’accompagnement des humanitaires.
Le représentant du haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNCHR) au Niger, Emmanuel Giniac constate une amélioration de la situation sécuritaire dans la région. Emmanuel Giniac a représenté, Louise Aubin, Coordinatrice du système des Nations Unies.
« On a entendu les différents ministres sur ce que le gouvernement a prévu et ce qui a déjà été fait dans les différents secteurs importants ».
Emmanuel Giniac n’a pas manqué de souligner le leadership des autorités nigériennes dans sa quête de « solutions durables aux problèmes de déplacement ici au Niger ».
Parmi les solutions figure la sécurisation des villages.
Sécuriser les villages
Le président de la République, Mohamed Bazoum, a visité les positions des FDS de Garin Dogo et de Geskerou. Et cela, pour évaluer le dispositif de sécurisation de ces villages ; en prélude au retour des 45 villages.
Les villages de Djallori, Garin Dogo et Geskerou sont les localités visitées dimanche par le président de la République.
À Garin Dogo, un village vidé de sa substance humaine par les violences de Boko Haram, ne reste qu’un détachement de la Garde Nationale du Niger, GNN, qui sécurise d’ores et déjà cet espace. Et ce, avant le retour de ses habitants.
Ici, le Chef suprême des armées a visité ledit détachement de la GNN composé essentiellement des natifs de Diffa ; deux promotions de 500 hommes chacune.
En s’adressant aux soldats, Mohamed Bazoum déclare, « nous allons renforcer vos capacités, les armes sont disponibles et seront mises à votre disposition ».
Le détachement de la gendarmerie de Gueskérou a également été visité par le Président Bazoum. Lieu stratégique du dispositif de sécurisation des villages.
« Nous pensons que cette initiative, de recruter des jeunes originaires de Diffa dans la Garde nationale permettra de venir à bout de cette situation » nous a confié un ressortissant du village de Geskérou venu accueillir le Président. Il ajoute que « certains enfants ont commencé à regagner les salles de cours ».
Extrait du discours de Mohamed Bazoum, président de la République du Niger