Education : « J’ai repris le chemin de l’école depuis 2019 »

En juillet 2020, l’avenir s’est assombri pour les enfants de 18 villages de Tillabéry avec les déplacements forcés provoqués par la menace des groupes armés non Etatiques. Plus de 3…
Education : « J’ai repris le chemin de l’école depuis 2019 »
Des élèves de l'école Madina, Ouallam le 19 décembre 2022 / Crédit photo : Assoumane Aboubacar / Studio Kalangou

En juillet 2020, l’avenir s’est assombri pour les enfants de 18 villages de Tillabéry avec les déplacements forcés provoqués par la menace des groupes armés non Etatiques.

Plus de 3 000 élèves ne fréquentent plus les salles de cours ; fermées pour raison d’insécurité. Les ménages sont contraints de fuir vers la ville de Ouallam.

À Ouallam, petit à petit l’espoir renaît pour ces scolaires privés d’éducation grâce aux centres de regroupement créés par les autorités nigériennes.

Dans cette région de l’ouest nigérien, 817 écoles sont fermées (aout 2022) selon l’UNICEF. Dans le département d’Ouallam, 3 737 élèves dont 1 753 filles sont privés de leur droit à l’éducation.

Sur le site des déplacés de Ouallam sont créés deux centres de regroupement, l’école Madina 1 et 2.

Education retrouvée

Lundi, c’est la reprise des cours après un week-end passé à jouer pour les élèves de l’école Madina 1.

Dans la cour de l’établissement, les élèves marchent, discutent et rient en rejoignant leurs salles de cours. Sur ces visages se dégagent la paix et la joie, des signes d’un avenir certain  retrouvé après le stress vécu à la suite de violences des groupes armés non-Etatiques.

Accrochée sur une branche d’un arbre ; une jante sert de cloche. Un élève avance vers cet arbre avec un marteau servant de massue qu’il utilise pour frapper sur cette jante. C’est la cloche ! Le bruit produit par le choc entre le marteau et la jante indique aux élèves que c’est l’heure des cours. Dans la cours certains retardataires courent en direction des classes.

Abdoul Aziz  Daouda est élève dans cet établissement en classe de CM2. « J’ai repris le chemin de l’école depuis 2019 », se réjouit aujourd’hui Abdoul Aziz. Leurs enseignants dit-il dispensent bien les cours.

Abdoul Aziz déclare : « je me sens bien parce que j’ai repris les cours ; je peux lire et je peux écrire ».

En plus, les repas servis à la cantine permettent une assiduité à l’école. « La cantine nous a vraiment donné un espoir dans la fréquentation scolaire dans ce centre de regroupement » a confié Laouali Mahamadou à Adama Dawaki du studio kalangou. Laouali est le directeur de l’établissement.

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Madina 1 compte 14 enseignants dont 12 femmes pour 6 classes en matériaux définitifs, 7 en paillotes.

Les autorités nigériennes ont prévu une vingtaine  de centres de regroupement dans la région de Tillabéry.

En 2021, l’Etat du Niger a créé 29 centres pour la continuité de l’éducation dans la région de Tillabéry. Malheureusement dit Attaher Sabra du ministère de l’éducation nationale, « les 29 centres n’ont pas tous fonctionné, il n’y avait que trois qui ont fonctionné à plein régime ». Ce qui a amené les autorités à revoir le nombre des centres à 21. Aujourd’hui, les trois centres de regroupement de Ouallam sont en plein fonctionnement.

À ces centres de regroupement fonctionnels de Ouallam s’ajoutent deux du département d’Abala et deux autres à Ayorou.

Faride BOUREIMA.