Goudoumaria, jamais les cuvettes oasiennes n’ont été menacées par divers facteurs endogènes et exogènes.
Changement climatique, ensablement et coupe abusive de bois, telles sont les pressions qui reposent sur ces cuvettes. Un danger pour les moyens de subsistance des populations locales vivant des ressources issues de ces écosystèmes. Elles proviennent essentiellement des cultures maraîchères ; la production de manioc, patate douce, maïs, tomate, poivron… L’arboriculture y est également pratiquée ainsi que la production de natron.
Nombreux sont les défis environnementaux auxquels fait face le département de Goudoumaria, dont l’ensablement.
L’ensablement des cuvettes
Ce département de la région de Diffa est une zone à vocation agro-sylvo-pastorale.
La lutte contre l’ensablement des cuvettes n’est pas « une option » pour les autorités communales de Goudoumaria. Cela demeure « une obligation » selon le maire de cette commune rurale. Cette obligation est d’une grande importance dont l’enjeu de survie passe par la protection des cuvettes et la protection des villages. Car, sans cette protection « on est appelé à disparaitre » a confié Mani Ibrahim, maire de ladite commune. « L’Etat est conscient de cela et nous, collectivités sommes conscientes de cela ».
« Soulever la protection de la préservation des cuvettes constitue une préoccupation » a déclaré le directeur départemental adjoint du service de l’environnement, Kollo Djerma.
Conséquence
« Nous constatons une diminution des aires agricoles, une baisse de rendement mais aussi une infertilité des sols ». À ceux-là viennent se greffer, « une diminution de la production de fourrage, une influence au niveau de la nappe phréatique ». Les services environnementaux observent également « une rareté de certaines espèces floristiques et fauniques, une disparition quasi-totale de certaines espèces ».
D’après le directeur départemental adjoint du service de l’environnement, entre autre conséquence figure l’exode des bras valides vers les pays voisins.
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Dans le cadre de la lutte contre l’ensablement des cuvettes, les autorités nigériennes et les partenaires mettent en œuvre des projets. En 2022, dans le cadre de la gestion des terres, dont la fixation des dunes, « 2722,4 hectares de fixations mécaniques ont été réalisées ». À cela, s’ajoute la plantation de 1 071 892 de plants avec 1680 hectares de terres ensemencées.
Deux facteurs traduisent l’ensablement des cuvettes. La coupe abusive, la surexploitation des aires agricoles et pastorales ainsi que les mauvaises pratiques agricoles. S’agissant du second facteur figure, les manifestations visibles du changement climatique, les sécheresses » a expliqué Kollo Djerma. Tous ceci concourent à la dégradation de la nature.
Coupe abusive de bois
Le phénomène de coupe abusive de bois s’observe particulièrement à l’ouest de la commune rurale de Goudoumaria. Du village de Bilabirim jusqu’à Kilakam, ce sont « des marchés anarchiques de bois qui sont déposés » souligne Mani Ibrahim, maire de cette commune rurale.
« Ce sont des acacias adaptés à notre climat et à notre territoire qui sont en train d’être abattus, dangereusement ». Une situation dangereuse dont la population n’a pas consciente, « car elle continue de couper » précise le maire.
Dans le cadre des activités de fixation des dunes, seul l’aspect pécuniaire est mis en avant par les populations tandis que le volet environnemental, de protection n’est pas vu par ces dernières.
« Aujourd’hui, une personne qui n’a que l’abattage du bois comme source de revenus ; tant que vous ne lui cherchez pas une autre préoccupation, c’est très difficile qu’elle abandonne ».
« Tout ce que nous voulons d’eux, c’est le changement de mentalité » appelle Mani Ibrahim, maire de la commune rurale de Goudoumaria. À cela, il ajoute, « qu’il dissocie la sècheresse de la famine pour qu’il comprenne qu’on ne peut pas rester dix mois à la maison pour sortir du cycle de la pauvreté ».
Problématique de la régénérescence des dattiers
La commune de Goudoumaria est connue pour ses dattes appelé » maga ». Une production uniquement dans les cuvettes oasiennes.
Produites par environ 44 215 palmiers dattiers pour environ 1738 producteurs.
La production annuelle est évaluée à près de 843 tonnes. Ce fruit très prisé par les nigériens est aussi transporté vers le Nigeria. Il contribue à l’économie de la commune.
Mais de nos jours, les dattiers connaissent un problème de régénérescence.
Pour Djambouto Aboubacar, exploitant de palmiers dattiers, « la production des dattes à beaucoup baissé ». Avant dit-il, « la nappe n’était pas profonde. Quand les dattiers poussent ; un an à deux après, ils commencent à produire ».
Djambouto Aboubacar souligne que, « nos parents ont cultivé les dattes ; il y a 20, 30 voire 40 ans les dattiers grandissaient, certains atteignaient 25 à 30 mètres ». Il poursuit, « maintenant, il n’y a plus d’humidité. Ce qui fait que les dattiers meurent ».
D’après Djambouto Aboubacar, la nouvelle génération n’a pas cherché à s’équiper de moto pompe. Sans cela précise-t-il, « on ne peut pas faire la culture des dattes. De nos jours si vous n’entretenez pas vos cultures ; vous n’allez rien récolter ».
« Avant si vous semez les dattes, elles poussent et grandissent sans problème, mais maintenant, il faut un suivi régulier » conclut Djambouto Aboubacar.
Interview de Djambouto Aboubacar
Interview du directeur départemental adjoint du service de l’environnement, Kollo Djerma
Par Faride BOUREIMA.