Le SMIG, salaire Minimum Interprofessionnel Garanti subit un rehaussement au Niger.
Il passe de 30 047 francs CFA à 42 000 francs CFA. Une hausse de près de 39%. Cette nouvelle réforme entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2024.
Une annonce faite le 5 juillet 2023 par l’Union Syndicale Progressiste des Travailleurs (USPT) au cours d’une assemblée générale.
La question de sa revalorisation ou de son rehaussement fait partie des revendications des centrales syndicales. Il a fait l’objet d’un accord concerté de toutes les parties prenantes à la réunion du Conseil National de Travail du 2 juin 2023.
Dans un point de presse en date du 5 juillet, le secrétaire général de L’Union Syndicale Progressiste des Travailleurs (USTP) a déclaré, « qu’aujourd’hui à l’instar des autres pays de la sous-région, le rehaussement du SMIG est devenu une réalité et qu’à cette occasion le 2 juin 2023, la réunion du Conseil National de Travail (CNT), avec l’accord concerté de toutes les parties prenantes, a décidé du rehaussement du SMIG avec prise d’effet à compter du 1er janvier 2024 » rapporte l’ANP.
« Il faut noter que le délai pris par le gouvernement permettra à l’Etat de revoir la grille salariale appliquée aux auxiliaires pour leur prise en compte dans le cadre de cette valorisation du SMIG »
Le SMIG est un montant plancher en terme de rémunération salariale horaire pour 40 heures de travail. Il est fixé de commun accord avec le gouvernement, les travailleurs et les employeurs. Le salaire minimum en vigueur actuellement en République du Niger (30 047 francs CFA) date du 17 août 2012. C’est le plus faible de la zone UEMOA. À compter de janvier 2024, le salaire Minimum Interprofessionnel Garanti au Niger dépassera celui du Mali (40 000 francs CFA).
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Le salaire minimum légal signifie qu’aucun travailleur ne peut être payé moins que ce taux salarial minimal obligatoire.
« À partir du moment où ce montant a été arrêté aucun employeur, même au niveau de l’Etat ; on ne peut pas payer un travailleur en deçà » du SMIG qui est le salaire de base. C’est selon Amadou Djibo, secrétaire aux négociations à la confédération générale des syndicats libres du Niger (CGSL-Niger).
Au Niger, les employeurs payant moins que le salaire minimum peuvent faire l’objet des poursuites judiciaires.
Bénéficiaires du SMIG ?
Selon le secrétaire aux négociations à la confédération générale des syndicats libres du Niger CGSL-Niger, les auxiliaires sont les bénéficiaires du SMIG.
« Généralement ce sont les auxiliaires au niveau de l’Etat comme au niveau des entreprises notamment les chauffeurs, plantons, les manœuvres. Ce sont eux qui sont concernés par le SMIG ».
Dans la fonction publique nigérienne par exemple, chaque catégorie (A, B et C) il y a un salaire minimum. Une fois recruté, l’administration publique dans une catégorie, l’employé débute par un salaire précis et augmente au fur et à mesure qu’il passe d’une catégorie à une autre.
Les domestiques ont-ils droit au SMIG ?
En République du Niger, le salaire Minimum Interprofessionnel Garanti n’est pas encore appliqué chez les travailleuses et travailleurs domestiques. Ce qui s’explique par la non ratification par l’Etat du Niger de la convention 189 de l’Organisation International du Travail.
« Cette convention est aujourd’hui dans les coulisses. On est en train de demander aux Etats de ratifier cette convention ».
Lorsque le Niger procédera à la ratification de la convention 189 explique Amadou Djibo : « Les domestiques ou les bonnes quand vous les embauchez, vous ne pouvez pas les payer en deçà du SMIG ».
Par exemple dit-il : « Un travailleur dont son salaire ne dépasse pas 75 000 ou 100 000 francs CFA ; lorsqu’il va prendre un domestique, on lui dit de payer le domestique à 30 000 ou delà. Vous verrez que ce n’est pas possible ».
« Ce n’est pas qu’on ne veut pas ratifier cette convention au Niger mais il faut tenir compte de la réalité du pays » conclut le secrétaire aux négociations à la confédération générale des syndicats libres du Niger CGSL-Niger.
L’entretien de Amadou Djibo
Par Faride Boureima.