Niger/Spotlight : Un programme de l’Union Européenne et les Nations Unies pour lutter contre les Violences Basées sur le Genre(VBG)
Image d'illustration / CC - Faride Boureima - Studio Kalangou

Niger/Spotlight : Un programme de l’Union Européenne et les Nations Unies pour lutter contre les Violences Basées sur le Genre(VBG)

Pour lutter contre les violences basées sur le genre(VBG) et suite aux nombreuses dénonciations des cas de violences enregistrées au niveau des cliniques juridiques installées au Niger, l’Union Européenne et les Nations Unies ont initié un programme dénommé Spotlight dans les régions de Tillabéry, Maradi, Tahoua et Zinder où les taux de prévalence de ces violences basées sur le genre sont les plus élevés. Ainsi, Mamane Ibrah Taminoune Dari, coordonnateur de la clinique juridique de Bandé dans la région de Zinder au micro du Studio Kalangou souligne qu’après les plaintes, souvent certaines victimes renoncent à la poursuite de la procédure.

D’après le coordonnateur de la clinique juridique « les personnes les plus vulnérables sont les femmes et les filles, mais à ne pas oublier aussi les hommes. Il y a beaucoup d’hommes aujourd’hui qui sont victimes de violences basées sur le genre » explique-t-il.

En effet, une violence basée sur le genre désigne tout type d’acte préjudiciable perpétré contre une personne ou un groupe de personnes en raison de son sexe, de son genre, de ses orientations sexuelles ou de son identité de genre, réel ou perçu. Autrement, toute violence faite par exemple à l’égard d’une femme, parce qu’elle est une femme et/ou qui l’affaiblit d’une manière démesurée. Ainsi, selon la classification internationale, il existe six(6) types de violences basées sur le genre dont le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, le mariage forcé, le déni de ressource, d’opportunité ou de service, la maltraitance psychologique/émotionnelle.

Et dans la plupart des cas, ce sont les femmes et les filles qui sont exposées à ces violences. Elles font l’objet de viol, de mariage forcé, d’agression sexuelle…etc. Cependant, ces dernières même si elles arrivent à faire cas de leur sujet n’arrivent pas à tenir jusqu’au bout, « le véritable problème qui se pose est la poursuite. Vous allez voir rien qu’avant-hier, j’ai assisté à une scène où c’est une femme qui a subi des coups et blessures de son mari.» indique Mamane Ibrah Tanimoune Dari, coordonnateur de la clinique juridique de Bandé.

Par ailleurs un autre problème qui se pose est qu’en milieu rural, c’est le mariage entre familles, donc arrangé. Le fait que la victime poursuive son mari en justice est un acte condamné par les villageois. « Et nous à notre niveau, on ne peut pas poursuivre la personne à la place de la victime » affirme Mahamane Ibrah Tanimoune Dari, coordonnateur de la clinique juridique de Bandé.

Spotlight dans son programme prend en charge les femmes victimes de ces violences basées sur le genre ou les survivantes en leur apportant une assistance psychologique, médicale, juridique et judiciaire, assure des soins gratuits, facilite l’accès aux services compétents et garanti la protection de ces survivantes. Ainsi, la survivante a été soignée « la première des choses à faire, c’est une assistance médicale, elle a eu les premiers soins » indique le coordonnateur Mahamane Ibrah Tanimoune Dari.

En effet, les types de violences basées sur le genre(VBG) se produisent dans toutes les régions du Niger. En juin 2020, l’UNFPA en collaboration avec la Division de la Protection des Mineurs et des Femmes(DPMF) de la police nationale au Niger ont effectué des missions au cours desquelles, 2628 cas de violences basées sur le genre(VBG) ont été recensés dont 48% des cas sont dans les régions d’intervention du programme Spotlight c’est-à-dire dans les régions de Tillabéry, Maradi, Tahoua et Zinder. Spotlight dans son programme vise à éliminer toutes les formes de ces violences à l’endroit surtout des femmes et des filles. Notons que ces violences basées sur le genre (VBG) sont dues entre autres par la pauvreté, l’ignorance, la déscolarisation et le manque d’emplois de jeunes.

 

Rabi Assoumane Hamani